Les ARC

Les Ateliers de Recherche et de Création (ARC) rassemblent les étudiant·e·s des différentes années et des différents cycles.
Dans ce contexte, les critères d’évaluation et de compétences requises diffèrent. Cette transversalité permet aux étudiant·e·s de mieux comprendre les exigences des années supérieures,
et d’imaginer la poursuite de leurs études.

À partir d’hypothèses de travail formulées par l’équipe enseignante, l’ARC place le projet au centre de la pédagogie et le situe dans un contexte thématique et souvent pluridisciplinaire, propice aux échanges, à la complémentarité et à l’expérimentation.
L’ARC organise efficacement les partenariats de l’ésad avec des structures diverses sur le plan local, national et international.

L’ARC est ainsi l’espace pédagogique où s’élabore la recherche par et sur la création par l’adossement à l’Unité de Recherche « Hyper.Local » commune aux écoles d’art de Valenciennes, Cambrai et Dunkerque/Tourcoing et aux programmes de recherche spécifiques que développe l’ésad Valenciennes en option Art (2018-2020, « ESPACE(S) 360°/ VR Narrations et dispositifs scénographiques dédiés », financement du ministère de la Culture) et en option Design d’espace (2017-2019, « Construire la biorégion, design situé, savoirs partagés et territoires soutenables », financement du ministère de la Culture).

Plus largement, l’ARC accompagne l’émergence du projet personnel de l’étudiant·e dans un cadre propice au croisement de ses aspects théoriques, critiques, plastiques et techniques.

ARC « Où sont passés les Incas ? »

Enseignants : Sébastien Biniek et Jean-François Caro

L’ARC Inca mené lors de l’année 2022-2023, a été le lieu d’investigation d’un pan de l’histoire festive locale, en proposant l’exposition IncaMania !

Son objectif était de raviver le souvenir de cette « fête » ou « marche des Incas », qui était à la fois une fête ouvrière populaire, une parade historique, une quête pour les indigents et une recherche de concorde universelle entre les peuples.

La redécouverte de ce folklore local nous amène aujourd’hui à nous interroger sur la question du sens et de la place de la fête et des traditions populaires à notre époque post-industrielle, mais également sur les modes d’appropriation de cultures extra-occidentales historiques en lien avec les enjeux post-coloniaux actuels.

Le fantasme de la réactivation de cette figure de l’« Inca » et de sa « marche » nous confronte plus largement aux processus qui sont à l’œuvre dans les constructions culturelles folkloriques et à notre incapacité à les maitriser. Dépasser ce fantasme requiert donc peut-être davantage de s’intéresser à la mécanique des pratiques populaires et formes rituelles locales en enquêtant sur leurs traces et leurs fragments dans notre environnement immédiat.

Cette perspective nous placera tour à tour dans la position d’enquêteur.ices, de collecteur.ices, de médiateur.ices et de (re)créateur.ices. Nous mènerons cet atelier en nous inspirant notamment du travail des artistes Jeremy Deller et Allan Kane qui, avec le projet Folk Archive, ont exploré et photographié d’innombrables pratiques populaires contemporaines en Grande-Bretagne, des costumes du carnaval de Notting Hill à des concours de grimaces..

Au programme : collectes et enquêtes de terrain, recherches sur les liens de porosité entre art populaire et institutionnel, pratiques de création tous azimuts, broderie, performance…

Mots-clés : collectes et enquêtes de terrain, recherches sur les liens de porosité entre art populaire et institutionnel, pratiques de création tous azimuts, broderie, performance…

ARC « 680 GRAMMES »

Enseignant.e.s : Soumaya Nader et Julien Rodriguez

680 grammes, c'est le poids des palets en or qui étaient à l'origine utilisés pour pratiquer le tejo, le sport national colombien. Le tejo consiste à lancer des poids sur des explosifs. À l'instar de nombreux jeux de lancer, tels que la pétanque ou le bowling, son objectif principal est de rassembler les gens pour partager un moment de convivialité.

Dans le Nord, encore aujourd’hui, les estaminets permettent de se réunir pour boire un verre mais aussi pour jouer à des jeux traditionnels, dont des jeux de lancer. Parmi ces jeux, on trouve le jeu de la grenouille, le jeu de massacre, le billard japonais, la bourle avec son bourloire à l’arrière de l’estaminet, ou encore le balthazar.

L'atelier 680 grammes propose de réinterpréter, seul ou à plusieurs, un jeu de lancer en explorant sa dimension esthétique, son implantation dans l’espace, et son rapport aux corps par l’idée de la performance. Mais surtout, 680 grammes cherche à développer une dimension critique et un axe narratif en questionnant les matériaux utilisés en lien avec les usages et les manières de jouer.

La restitution finale prendra la forme d'un vernissage-kermesse, où seront exposées les recherches historiques et formelles liées aux jeux de lancer, ainsi que les objets nés de ces réflexions.

ARC «  Impermanence de la matière et des corps »

Enseignante : Maëlle Dufour

Au cours de cette année, vous allez expérimenter et créer différents projets sur l’impermanence de la matière et des corps. Vous serez amenés à élaborer des systèmes, à naviguer entre la solidité et la fluidité, la dynamique et le statique, tout en interrogeant la nature éphémère de la matière en perpétuelle évolution. La porosité entre animé et inanimé, entre animal, minéral et végétal, sera également investie. Selon l’anthropologue Tim Ingold, les objets et les formes sont en constante transformation et en relation dynamique avec leur environnement, plutôt que d’être des entités fixes et statiques. Il nous invite à réfléchir à nos normes économiques et nos perceptions de l'art contemporain, questionnant la notion d’œuvre d’art comme un objet fixe et immuable.

L'intérêt sera porté sur le rapport au corps, sur l'évolution de la matière, ainsi que sur la trace et la progression du temps. La question de l’installation, de l’interaction des œuvres avec l’espace et les spectateurs, y sera également partie intégrante. Plusieurs fois dans l’année, vous serez invités à exposer vos réalisations dans différents lieux de l’école ou à l’extérieur.

Pour nourrir vos réflexions, des visites d'expositions sont prévues, notamment celles de Laurence Dervaux au Bps22 à Charleroi, la Triennale de Beaufort, Edith Dekyndt à la galerie Greta Meert, et Francis Alÿs au Wiels à Bruxelles. Des artistes, architectes et scientifiques tels que Robert Smithson, Hans Haacke et Teresa Margolles enrichiront votre perspective. À la Biennale de Venise, Bento et Vinciane Despret présentent des alternatives de construction au système extractiviste, privilégiant des matériaux tels que la terre crue et le mycélium (partie végétative des champignons). Pierre Huyghe, lors du «SkulpturProjekte» de 2017, métamorphose une patinoire en un biotope vivant, accueillant diverses formes de vie. Edith Dekyndt se penche avec précision sur les forces naturelles souvent invisibles à l'œil nu. Enfin, en 2021, Anne Imhof dévoile au Palais de Tokyo une installation invitant le visiteur à sa libre trajectoire au sein de cette vaste scène ouverte et hors-limite.

ARC « Animal à part »

Enseignant : Alexandre Perigot

Le projet « animal à part » convoque les différentes représentations animales dans l’histoire de l’art afin de les inscrire sur le territoire du temps présent, de l’art contemporain. En explorant les pensées de Vinciane Despret, de Jacques Derrida, il s’agira de se dégager de toute forme d’anthropocentrisme pour redonner à la part animale ce que nous lui avons niée.

A l’heure de l’engouement pour le veganisme, des catastrophes écologiques, de la disparition accélérée d’espèces animales, de la montée en puissance de partis politiques intégrant la dimension animaliste, « Animal à part »propose une réflexion esthétique qui permette de redéfinir notre rapport au monde animal.

Avec une dimension critique, ironique, politique, l’atelier recherche création produira des objets à exposer. Autant de propositions qui mettent en perspective notre devenir d’humanité, notre capacité à penser l’animalité.

ARC « Modèles déposés »

Enseignant : Nicolas Guiet

L’ARC « modèle déposé » est question de création située, de travailler par interventions dans l’espace public.

A ce stade notre espace n’est que superficiel, éthéré. Dotons-le d’un poids, d’un propos.

Donnons-lui une épaisseur, un haut, un bas, meublons-le d’une profondeur. Traversons-le de trajectoires : un nord, un sud, des diagonales. Disposons des intervalles, du vide et du plein à juste proportion.

En règle générale, ce ce qui nous est présent n’est préhensible qu’en référence à du passé. Nous l’envisageons dansla reconnaissance, par la mise en relation avec du connu, du déjà qualifié.

Par paliers, aménageons-lui des pôles, une force d’attraction. Réservons-lui des pauses, de l’écho, de l’écoute, une résonance. Ponctuons-le de ruptures, d’accidents, d’évènements que nous décidons faire intervenir.

Inventer et découvrir un point de report et un rebondissement , choisir l’imprévisible, se confronter sans barrière à ce qui nous entoure, pour renouveler le regard et en être transformé en retour.

Le premier semestre sera ponctué de petits gestes, d’interventions rapides et efficaces sur des thématiques et considérations données préalablement. Chaque projet se fera sur 2 à 3 semaines dans une complète liberté de médiums employés.

Le second semestre donnera lieu à un projet plus construit, conclu des expériences préalables dans des perspectives et des enjeux plus personnels.

 

ARC « Replicator X »

Enseignants : Stéphane Dwernicki et Bertrand Planes

Dans la continuité de son objectif d’explorer les rapports homme/machine et homme/technologie, l’ARC Replicator X propose cette année de s’associer à l’ARC High-Low afin d’orienter la réflexion autour du bruit des objets. Particulièrement autour du déphasage sonore produit par le fonctionnement simultané d’une multitude de mécanismes identiques.

Monotone, feutré, absent ou blanc, combien de nos objets laissent entendre du bruit ? Le son produit par plusieurs objets identiques est-il le même ? Que révélerait une différence ?

Après quelques exercices pratiques guidés et une réflexion sur le concept de déphasage, il s’agira pour les étudiants de fabriquer et de mettre en situation leur propre dispositif sonore qui sera parleur conception à la convergence entre la technologie et la fabrication rudimentaire.