[RESET] Expérimenter la lowhigh tech

Du jeudi 28 avril au vendredi 20 mai 

À travers un catalogue poétique de projets singuliers réunissant aussi bien des outils, des machines, des dispositifs artistiques que des objets non identifiés, [Reset] propose d'explorer l'univers effervescent des Low Tech.

Depuis une vingtaine d'années, le succès de ce mouvement mondial est de plus en plus marqué par la pratique des designers et des artistes voulant contribuer à trouver des alternatives à la High Tech. Pour des raisons pratiques, économiques et le plus souvent pour des raisons critiques à l'égard de la production industrielle et de l'omniprésence du numérique, les designers et les artistes expérimentent, bricolent, inventent, pour rendre les technologies plus autonomes, plus conviviales, plus sociales et plus écologiques.

Cette exposition interroge notre rapport à la technologie, qui est avant tout un rapport de dépendance par la consommation, en réactivant le plaisir de faire par soi-même et sans impératif d'efficacité ni de rendement. Mais elle interroge aussi l'opposition de principe entre Low Tech et High Tech qui a tendance à figer les idées et les positions dans une conception caricaturale de l'une comme de l'autre.

Du point de vue de la High Tech, la Low Tech serait ainsi synonyme de bricolage d'amateur, de conception approximative, de simplicité pauvre, d'archaïsme rétrograde, alors que la High Tech serait synonyme de nouveauté réelle, de progrès objectif, de précision scientifique, d'efficacité économique. Et du point de vue de la Low Tech, la High Tech serait synonyme de production industrielle standardisée, de complexité absurde, d'innovations inutiles, d'exploitation sociale et de destruction écologique, alors que la Low Tech serait un ensemble de solutions durables et émancipatrices pour répondre aux problèmes humains.

Cette opposition n'est-elle pas artificielle ? Autour de ces sujets, n'y a-il pas beaucoup de confusion, voire d'illusion ? High Tech et Low Tech ne sont-elles pas conciliables dans une certaine mesure ou ne peuvent-elles pas coexister dans des domaines différents ? Au moment où le high-tech est devenu tellement banal et courant, il n'est peut être pas anormal qu'il côtoie et réactive les techniques archaïques par rejet ou par complémentarité... comme si l'univers de l'un dépendait aussi de l'univers de l'autre...

C'est autour de toutes ces questions que les étudiant·e·s se sont positionné·e·s pour réaliser une première exposition qui en sonde les potentiels comme les limites.
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Cette exposition réunit des projets réalisés par les étudiant·e·s de l'ARC Réplicator X animé par Stéphane Dwernicki (ésad Valenciennes). Elle est proposée en conclusion de la première année du séminaire de recherche "Les cultures Low Tech. Pratiques, idées, représentations" organisé par Ludovic Duhem (ésad Valenciennes) et Thomas Golsenne (Université de Lille).

© Stéphane Dwernicki
Publié le 
20/2/2024